Derrière ce titre on ne peut plus général et ouvert à tous les clichés et les idées préconçue, se cache ce que j'ai récemment entendu nommer le plus grand problème de l'humanité.
En effet, la mortalité, disons-le tout de suite, c'est chiant.
D'ailleurs je redévelopperai ça plus tard, mais pour le début je dirais juste que la mort, pour moi, c'est l'arrêt plus ou moins long de toutes les réactions chimiques de l'amas de cellules que nous sommes.
Je la conçoie comme quelque chose de fini : on meurt, et quand on est mort, on est plus. Il est intéressant d'ailleurs de noter que si l'infini nous est difficilement conçevable, on a souvent du mal à voir notre vie comme finie. On veut toujours qu'il en reste une place, quelque part, mais pour moi, à part dans les souvenirs ou dans ce que vous avez accompli, il n'y a plus rien...
De toutes façons, je ne lance pas ce sujet pour savoir ce que nous pensons de ce qu'il y a après la mort (ce que nous sommes incapables, bien évidemment, de défendre avec arguments...), mais ce qu'il y a...avant.
Car la mort est un problème, l'angoisse de la mort en est un autre. Et la tristesse vis-à-vis de la mort d'un autre en est encore un autre (problème, hein
).
Je pense que la tristesse est un signal d'alarme qui nous dit "Attention, la mort, c'est pas bien pour la survie de l'espèce, il ne faut pas que ça te fasse plaisir et que tu cherches à l'éviter !", de la même manière que le plaisir (le sexe ou la gourmandise, par exemple, mais je m'éloigne du sujet...).
Donc, partant de cette idée, à partir de ce moment, ou bien on sait que la mort est à éviter ou bien on a pas envie de pérpétuer l'espèce (ce qui est typiquement humain...
), je pense qu'il faudrait limiter cette tristesse : comme je dis, le mort ne voudrait pas nous faire de mal, même moralement...
Evidemment, si vous êtes tout guilleret à l'enterremnt du grand-père, on va vous regarder d'un air étonné, ou tout simplement d'un oeil noir. Au moins, les gens seront moins tristes, mais en colère contre vous...
.
C'est justement parce que ce que je dis n'est pas pensé par tout le monde, et que être triste à la mort de quelqu'un est tout simplement un message social pour dire : "j'aimais cette personne".
Mais en tout cas, si vous gardez l'apparence d'un air grave (qui, même si elle n'est qu'une apparence, reflète votre pensée, parce que vous l'aimiez bien, le grand-père
), ne vous torturez pas de l'absence de l'ancêtre, et vivez, vous !
Un autre problème est l'angoisse de la mort. Comme je l'ai déjà dit en d'autres termes, la mort non pas des autres cette fois mais la nôtre propre, est assez gênante.
Certains, pour "destresser", disent que si l'on était immortel, on s'ennuirait. J'entends souvent cela, et je pense que c'est une idée préfabriquée. Je ne sais pas pour tout le monde, mais moi j'aimerais bien être immortel. Mais il y a le fait d'être mortel, et la connaissance de ce fait. Comme a dit Luc de Clapiers (illustre inconnu s'il en est...
) :
"Pour exécuter de grandes choses, il faut vivre comme si on ne devait jamais mourir".
Cependant, si l'immortalité nous permettait de remettre à après-demain ce que l'on pourrait faire aujourd'hui, on ne ferait jamais rien.
Le truc c'est d'avoir juste assez conscience de l'inéluctable pour avoir envie de se dépêcher de faire des choses, mais pas trop pour avoir envie de faire ces choses.
On meurt tous un jour, mais il n'y a pas de quoi s'abattre.
Je pense qu'on devrait tout le temps avoir en tête qu'on est des morts en sursis pour vouloir remplir ce sursis. Il faut l'avoir en tête, mais pas y penser, si vous voyez ce que je veux dire (?
?)
C'est le système du stress bénéfique.
Enfin, je trouve que la mort "s'éloigne" de nous, et surtout des enfants.
Non, pas à cause de l'augmentation de l'éspérance de vie...
Quoique si. En fait, maintenant, on meurt souvent dans des hopîtaux, et on ne voit pas les mourants dans leurs derniers instants, surtout pour les enfants donc, qui sont mis d'un coup face à ce problème plus tard, adultes, lors du décès de leurs parents, par exemple, et qui ne savent pas comment réagir et paniquent...
Dernière chose, je suis pour l'euthanasie : je ne vois pas pourquoi, d'abord, on empêche des gens qui ne demandent que ça de mourir , pourquoi on garde des fantômes de vie qui n'ont pas plus d'intérêt pour le propriétaire que pour le monde, n'étaient les hopîtaux qui ont de toutes façons largement assez de clients pour ne pas s'encombrer de cadavres.
Et quand bien même, si un inguérissable veut survivre, qu'il ne fera jamais rien que survivre, autant lui éviter des souffrances inutiles en le faisant passer sans qu'il ne s'en rende compte :
Le plus dur, dans la mort, ce n'est pas lorsqu'on meurt, c'est quand on sait qu'on va mourir. Si ce soir, je meurs, je n'aurais jamais de ma vie éprouvé de peur de la mort, de remord, ou de sentiment de ne pas avoir "accompli ma vie", et ça ne me fera rien... (par contre, ça rendra joyeux sans doute pas mal de gens
)
Bon, vous avez lu jusque là ? Respect !
édit Vae-primat : lu et corrigé :mrgreen: