Citation:
Plus l'individu est cultivé et éduqué, plus il est capable de refuser une autorité qui lui demande de faire une chose contre ses principes..
ça dépend
Ce n'est pas une question de culture, mais peut-être d'intelligence, de réflexion.
D'ailleurs, ça me fait penser à :
Citation:
Ce n'est pas une exécution mais de la légitime défense. C'est lui ou moi!
Le choix est simple à mes yeux d'autant que, si les rôles étaient inversés, lui n'hésiterait sûrement pas et il aurait tout autant raison.
Evidemment, c'est la première idée qui nous vient, et si on l'a pas, on risque de ne plus pouvoir en avoir.
Seulement, cela n'empêche pas d'y réfléchir, posément, avant ou après coup.
Cela me rappelle une autre étude, non moins "célèbre" : on proposait à deux prisonniers complices de dénoncer ou non leur complice.
-Si aucun ne dénonçait, les deux faisaient un an de prison (c'est très schématique, hein, c'est juste pour l'idée).
-Si l'un dénonçait l'autre, celui qui dénonçait était libre et l'autre faisait cinq ans.
-Si les deux se dénonçaient, ils faisaient tout les deux sept ans.
...d'ailleurs, après réflexion, je me demande si, si aucun ne dénonçait l'autre, ils n'étaient pas libre tous les deux.
Enfin bon, le fait est que dans la grande majorité des cas, les deux se dénonçaient et avaient la peine maximale.
L'instinct de survie, c'est pareil : je suis prêt à te tuer parce que tu es prêt à me tuer.
C'est un peu la guerre froide, sauf que là ça explose : nous avons l'arme nucléaire parce que vous avez l'arme nucléaire. Mais un désarmement est possible.
Et il est largement préférable à une victoire de l'une ou de l'autre partie, qui dans notre cas, je tire ou tu tires, entraîne la mort d'un homme (arggl, j'allais faire une crise de misanthropie en hurlant BIEN FAIT ! Heuresement je me suis retenu
).
Alors que faire ? Il est vrai que le mieux est de ne pas en arriver là, et pour cela il faut en effet connaître l'autre. A noter que c'est cette envie de connaître l'autre qui a entrainé des jumelages franco-allemands, pour ne pas que ça recommence...
(normalement, c'est là que je lance mon post rapidement et que je cours pour mon bus qui arrive dans deux minutes, mais je viens juste de me rendre compte que je commencais à 10 H ! Et donc je peux développer d'autres choses. C'est pas merveilleux ?
)
Bon, alors complétement dans le désordre :
Citation:
En effet, celui qui commande est certainement responsable. C'est lui qui a eu l'idée, qui a concu le plan, qui a mis en place la hiérarchie et le sytème.
Ce n'est pas forcément celui qui est tout en haut de la hiérarchie qui a mis en place le plan. Des initiatives ont été prises, sinon le pauvre Fürher aurait été débordé !
Le plan ne disait pas aux SS : soyez des sales types inhumains ! L'idéologie, oui, et Adolf n'en était pas le gourou, mais il y souscrivait, comme tout le monde. Il était juste plus "qualifié" pour la mettre en place.
Citation:
Il aurait pu, c'est certes très courageux, mais il est possible d'aller contre le système. C'est toutefois très dur.
C'est très dur parce qu'on se sent seul. Mais, après réflexion, si on considère que la hierarchie est mauvaise et le peuple écrasé sous cette tyrannie (ce qui est partiellement vrai), ça voudrait dire qu'on aurait eu à un moment le pouvoir de dire non ! tous ensemble, et pas seulement un individu qui se serait directement fait exécuter. Evidemment, vous me direz, facile à dire, c'est sûr qu'après coup...
Mais il faut se servir des erreurs du passé ! Et ne pas oublier qu'un régime, un système fonctionne avec, ou sur un peuple !
Citation:
L'efficacité requiert d'obéir rapidement et sans question, mais cela déshumanise et responsabilise l'humain.
Non, elle le déresponsabilise : C'est pas moi, on me l'a ordonné.
C'est sûr que dans un instant précis, contester même un ordre intelligent peut s'avérer pire qu'obéir à un ordre stupide. Ça n'est pas pour cela qu'il ne faut pas y réfléchir quand on a le temps, et si l'ordre est "mauvais", ne plus le faire.
Evidemment, c'est moins efficace, mais n'est-ce pas mieux d'être moins efficace quand il s'agit de tuer ?
Concernant l'expérience de milgram, il faut noter qu'il a revu ses cobayes et que ceux qui se sentaient le mieux avec eux-même étaient ceux qui avaient désobéi...
Citation:
Personne n'est vraiment pour tuer ( sauf les fanatiques), mais encore moins de monde sont pour mourir.
Oui, et une fois le régime autoritaire en place et la guerre déclarée, on est toujours moins pour mourir que tuer, donc on tue pour ne pas mourir, résultat on meurt. Et si on prend de la hauteur, pendant que les soldats dans l'action ont cette raison de se battre, quelle est celle de la hiérarchie ? Et surtout, car il faut arrêter de diaboliser cette hiérarchie, entité bouc émissaire, quelle est celle des nouveaux soldats, qui, quoi qu'on en dise, sont souvent volontaires ?
La hiérarchie, évidemment, envoie des hommes se faire tuer pour ses idéaux. Mais les soldats aussi ! (idéaux nationalistes ou patriotiques, d'ailleurs, il n'y a pas que les allemands qui ont tué, simplement, en tant que perdant, ils ont été désignés coupables). Et en cela, ils ont une résponsabilité morale et non juste physique ("c'est moi qui ait appuyé sur la gâchette").
Citation:
Celui qui appuie parce qu'il en a réçu l'ordre et celui qui donne l'ordre parce qu'il est forcé par la situation à le faire.
Et la situation, d'où vient-elle ? Des politiques ? Des gens qui ont voté pour et les soutiennent ? Mais ces gens viennent d'où, eux-mêmes (rien de métaphysique
) ? Des crises, qui viennent d'une économie qui vient d'une envie de mieux faire vivre l'homme.
On peut continuer très loin, comme ça, pour se déresponsabiliser. Mais les types qui ont inventé le capitalisme pensaient-ils que cela allait entraîner une guerre mondiale ? Non, tout simplement parce qu'on ne peut pas dire ça (oula, je défends le capitalisme, moi ! Faut qu'je fasse gaffe !). C'est tout un concours de circonstances, et, quoi qu'on en dise, plus on s'approche de l'acte, plus la résponsabilité est grande.
Citation:
Vous! Vous tirez ou pas?
je ne vais pas me voiler la face...
Je me dois, dans un souci d'honnêteté...
Et bien moi-même dans un souci d'honnêteté, je vais être totalement franc, et je pense que je vous mentirais si je vous disais "vraiment, je m'en rend compte, en tout honnêteté, j'aurais tiré". J'aurais dis ça il y a quelques années pour que vous ne pensiez pas que j'ai une trop haute opinion de moi-même.
Avant, j'aurais dis que je n'aurais pas tiré parce que justement je ne pensais qu'avec une réflexion posée, logique, sans prendre en compte les conditions, ou parce que j'avais une haute opinion de moi.
Après, jusqu'à il y a pas si longtemps, j'aurais aussi dit que j'aurais tiré, mais justement par opposition à ce que je pensais avant, et parce que d'un coup je me suis rendu compte que j'avais une trop haute opinion de moi.
Enfin bon, tout ça pour dire que je pense que je ne tirerais pas. Parce que je ne me serais pas mis dans cette condition. D'ailleurs, même si on me met armé face à quelqu'un d'armé, j'essaierai comme un abruti de discuter et me ferais descendre. Peut-être si je suis avec tout un groupe...mais, là encore, ce n'est pas au moment où vous avez le doigt sur la gâchette qu'il faut dire non, mais bien avant. La résponsabilité, c'est de n'avoir rien fait pour ne pas en arriver là.
Alors, pourquoi je pense que je n'en arriverais pas là ? Pas seulement parce que je pense que "ce n'est pas bien", j'ai appris à mieux prendre en compte les situations. Et bien, d'abord et surtout, parce que j'ai une grande gueule, et que plus les gens font les moutons à côté de moi, plus je l'ouvre. Et même si c'était le cas pour des choses futiles à l'origine, ce sentiment s'est amplifié sur des grandes questions (que rien que le fait de se poser est déjà un signe de différence). Donc je pense que je ne suivrais pas, comme j'ai l'audace de penser que dans l'expérience de Milgram, j'aurais arrêter avant.
Evidemment, tout ceci n'est que réflexion et parole, même si la réflexion se veut la plus
réaliste possible. Je n'ai jamais été dans de telles situations.
Mais justement, notre réflexions doit agir sur nos actions : à quoi bon se dire "il ne faut pas tuer" si dans des situations, on laisse agir nos passions ("opposées" à notre raison) et on tue ?
que de prose, que de prose !