Le grimoire d'Ulfer

le lien école/travail, ce n'est pas moi qui le souhaite, hein !
même si j'ai fait le choix de travailler en CFA (et c'est un choix réfléchi, médité, pesé et qui me convient parfaitement), je crois encore aux vertus "citoyennisantes" de l'école. Malheureusement, ce n'est pas ainsi que la société l'entend, et tout le monde attend de l'école une qualification "professionnelle" : le bac est censé permettre de trouver un emploi, par exemple. Le lien école-emploi est constant dans les propos de tout le monde alors que l'école républicaine (celle à laquelle je crois, vous voyez que les profs ne savent pas rester objectifs !!!! ) a été instaurée dans un but uniquement socialisant. C'est cet aspect de socialisation qui m'intéresse le plus, et c'est sûrement ce qui explique mon choix de travailler en CFA : c'est là que l'enseignement du français, de l'histoire et de la géographie prend aujourd'hui le plus ce rôle. L'aspect économique de l'école, le rôle de "fabricant de travailleur" y est assumé par des matières spécifiques et par l'entreprise dans laquelle mes élèves sont en apprentissage. Moi j'ai en charge l'aspect "ouvrons-nous au monde et construisons un monde meilleur dans nos rêves". Ca ne sert à rien (concrètement) et c'est primordial (humainement).
J'ai l'impression, mais peut-être fais-je erreur pour des raisons d'idéologie personnelle, que ces matières en lycée d'enseignement général servent surtout à permettre de rentrer dans de bonnes écoles pour avoir de bons emplois.

Je ne voulais pas entrer dans ce type de discussion parce que je sentais que les conséquences seraient terribles... J'ai envie d'y retourner alors que je suis censée changer de métier

@Fearon : dans une salle de cours normale, je t'aurais rappelé que "n'avoir rien fait" est plutôt répréhensible en classe, où tu es censé "faire quelque chose"

Ça c'est de l'anticipation


je participe à garder les élèves en éveil et donc je participe au bien être du prof en lui faisant croire qu'il est intéressant

"prépa integrée avec concours l'été qui suit le bac" est la voie la plus courante.
Avec un Mention Très Bien tu peux obtenir une dispense de concours.
Sinon tu peux passer un an en prépa et tenter d'entrer en seconde année

ou entrée à Bac+3 pour faire les deux dernières années de Master

_________________
Ή επιστήμη γίγνεται ώς
(la science devient des oreilles !)
.

Ben oui, généralement, la prépa c'est deux ans, non ?

_________________

Souvenez-vous, l'été dernier...


Je suis tombé par hasard (c'est le cas de le dire) sur quelque chose à ce propos. Ce système, qui a déjà été mis en place dans la Grèce antique puis dans l'Italie de la Renaissance (mais qui ne concernait alors qu'une élite, faut pas rêver... ) s'apelle la stochomètrie (stokos : hasard, kratos : pouvoir (cf God of War) ).

De plus, pour l'auteur, les élus sont ainsi représentatif de la société : 52% de femmes, 12% de RMIstes, etc... (à noter qu'un échantillon de sondage est valable au bout de 120 personnes seulement, et qu'il y a 566 députés), avec son lot d'imbécils, d'extrèmistes...
Alors là moi je me demande quel intérêt il peut bien avoir à rechercher une telle représentativité. Le gouvernement est ou du moins doit être le représentant du peuple, mais au niveau des idées ! On ne veut pas d'extrèmistes ni d'incompétents au pouvoir !
Cette idée est une déformation justement de l'idée de représentativité, qui n'est qu'un moyen pour que le gouvernement suive les souhaits des citoyens, et qui est portée ici comme un but en soi...

Il ajoute aussi qu'ainsi, les indémnités des "élus" seraient proportionelle à leur paye habituelle, car, après tout, ne vivons-nous pas dans une société inégalitaire ?

_________________

C'est vrai, le Boulèteron ( si je me plante pas) était élu comme cela.
Toutefois il s'agissait d'un organe de pouvoir secondaire et non principal....




mais si quelqu'un vote pour ces gens là, est ce que ce n'est pas parcequ'il partage ses idées ? et donc par son vote il exprime son choix, choix qui est représenté par un débuté sensé exprimer l'opinion de ceux qui, ayant la même, l'ont élu....

D'ailleurs, tant qu'on en revient à ça, je tiens à signaler au passage que je viens de lire un essai nommé Democracy: A very short Introduction de Bernard Crick. A mon avis ça a du etre traduit.
Il présente l'histoire de la démocratie, en tant que valeurs, en tant qu'institutions ou "mode de vie". Il en débat des enjeux, des pièges ( populisme...), des conditions ou institutions necessaires. Il met d'ailleurs l'accent sur les deux notions de "liberal democracy" ou "civic republicanism". Le premier étant un modéle ou une élite politisée se maintient au pouvoir avec le consentement exprimé de la masse passive ( notre cas...), tandis que le second étant l'implication de citoyens, en nombre plus restraint, avec une forte décentralisation de fait, lesquels sont des éléments actifs. Le premier étant une proie facile du populisme... ou de ce que craignait Platon : l'opinion plutot que la connaissance.
Il explique également que le "civic republicanism" tient plutot d'une reflexion de la renaissance, où l'on pensait que maximiser la liberté de chacun se faisait par une maximisation de l'implication du citoyen dans la politique, alors que le "liberal democracy" tient plutot d'une pensée du siècle dernier qui veut que la libertée soit accrue lorsque l'Etat prend le plus possible de distance avec l'individu et interfère le moins possible dans sa vie... et donc vice versa....


( bonus; ça a une tonalité de Hitch Hiker's Guide, ecrit avec quelques remarques informelles ou à double tranchant... rien que la première phrase donne le ton: "If there is indeed a true meaning to the word democracy, it is, as Plato might have said, stored up somewhere in heaven; and has, unhappily, not yet been comunicated to us"
(Si il y a en effet une vrai sens au mot démocracy, il est, comme Plato l'aurait dit, rangé quelque part au ciel, et , malheureusement, ne nous a pas encore été communiqué" )

_________________
Ή επιστήμη γίγνεται ώς
(la science devient des oreilles !)
.

tu veux parler du Bouleuterion non?

C'est un système propre à Athènes. Il s'agit de 500 citoyens tirés au sort chaque année. Ils exercent par groupe de 50, donc sur un dixième de l'année. Ils avaient pour rôle de préparer des projets de lois, entre autres fonctions, qui étaient soumis ensuite à l'Ecclesia, qui est une assemblée de tous les citoyens.

L'Ecclesia était convoquée en général par des affiches au rythme frénétique de 3 fois par mois au moins. Pour motiver les citoyens à y participer activement, on les payait pour chaque séance à laquelle ils assistaient. Les votes se faisaient à main levée, après lecture par une sorte de greffier du projet rédigé par les Bouleutes.

L'autre système est celui de Sparte. Un "conseil des anciens" (la Gérousia) composé de 28 personnes de + de 60 ans, élus à vie, et de deux rois, prépare les projets de loi.
Ces projets sont présentés une fois par mois à l'Apella (assemblée du peuple, c'est-à-dire de tous les citoyens âgés de + de 30 ans). Les membres de l'Apella votent ensuite par acclamation (un peu comme dans une émission de télé on vote à l'applaudimètre), mais si le "conseil des anciens" n'est pas satisfait du résultat du vote, on n'en tient pas compte.

Sauf qu'ici, ils ne sont pas élus, mais tirés au sort.
En fait, tu as raison, je n'aurais pas du dire extrèmiste, puisqu'en effet, il représente une idée que des gens peuvent avoir...
Mais les imbéciles ? Les incompétents ? Les fainéants ?
Oui ils sont représentatif au niveau personel ! Et alors ? On s'en fout ! On en veut pas au gouvernement ! qui a dit : trop tard ? .



Pas con, ça... je le graverais au-dessus de ma cheminée.

_________________

oui c'est ça

lol

_________________
Ή επιστήμη γίγνεται ώς
(la science devient des oreilles !)
.