J'ai découvert qu'il y a des gens qui pensaient comme moi (les cons !
)
Cette idée qu'il faut optimiser les rapports entre individus pour améliorer disons la jauge bonheur de chacun, ça s'appelle l'utilitarisme, et c'est la doctrine dominante dans le monde anglo-saxon depuis avant Rousseau.
On peut y voir une volonté froide, une implacable mathématique... comme a failli le faire mon prof de philo avant que je lui ouvre les yeux.
En fait, apparemment (mais je n'ai pas approfondi mes recherches), l'américain Rawls, dans les années 70, aurait déjà tenté un rapprochement entre cette concéption et la conception républicaine (la conception républicaine, c'est celle qui dit que l'homme a une propension naturelle a s'occuper des affaires politiques, qui parle d'intérêt général...), et bizarrement on ne le redécouvre que depuis peu...
Il y en a un autre (dont le nom m'échappe), un peu avant, qui essayait d'expliquer pourquoi, avec une optique utilitaire, on en arrivait quand même à souhaiter une société d'entraide et non de compétition... apparemment, son truc était très abstrait, je sais pas pourquoi parce que ça me paraît évident... m'enfin...
Enfin bon, tout ça pour dire :
J'ai réfléchi justement sur la conception républicaine (l'homme conscient de l'intérêt général).
Cette conception est, il me semble, fausse, dans le même genre que la phrase "les oiseaux volent".
Je m'explique.
C'est en fait une sorte de simplification, un modèle mental qui forcément, simplifié, est dans le fond faux, mais qui permet d'agir dans la vie de tous les jours au mieux...
"Les oiseaux volent" : c'est faux, suffit de voir les autruches, les manchos, les kiwis... ceci dit, si on vous parle d'oiseau, vous allez imaginer un modèle, une image mentale d'oiseau, qui la plupart du temps suffira largement à votre compréhension.
Ben l'intérêt général, c'est pareil.
Ça n'existe pas
Je sais faire des Ç majuscule ! : il y a une somme d'intérêts individuels, mais pas d'entité supérieur qui aurait pour but de survivre ou de conquérir le monde (état, société, etc...).
Mais, si on pose ceci, il y a fort à parier que bon nombre d'imbéciles, en tout cas de personnes qui ne se poseront pas de questions, en déduiront qu'il faut nécésairement s'occuper de son intérêt propre... mais le fait est que si l'intérêt général n'existe pas, un intérêt individuel seul... n'existe pas non plus !
Il faut donc réfléchir sur la somme des intérêts individuels... c'est-à-dire sur le long terme, à grande échelle, etc, je ne reviens pas sur des trucs que j'ai déjà exposé (sauf s'il y a des questions, bien sûr
).
Mais comme beaucoup se tromperaient, ben... on simplifie avec un intérêt général...
En fait, il en est de même, je pense, pour bon nombre de valeurs dans ce genre...