J'arrive bientôt à l'âge où, d'éduqué, je passerai à éduquant...
Et je m'intéroge pas mal sur la façon dont, en temps que parent, il faudrait éduquer un enfant...
En effet, c'est là une tâche incroyablement lourde !
Car un enfant est un futur homme. Et un homme n'est rien que l'aboutissement d'un enfant.
C'est-à-dire qu'après tout, nous ne sommes qu'une somme d'influence. Je ne nie pas le libre arbitre, mais celui-ci s'appuie sur ces influences... quand on dit : réfléchir par "soi-même", "soi", ce n'est guerre que l'amalgmae empirique de notre existence...
Ca veut dire qu'on a entre nos mains une existence futur : on peut mettre au monde un type bien, et par là améliorer à notre manière et avec nos moyens ce monde, ou pérenniser nos tares, et favoriser la stagnation...
On sait qu'il y a deux période où l'on apprend plus : vers 3 ans, puis vers 15 ans...
C'est avec cette découverte qu'est nait cette idée stupide des supers bébés, c'est-à-dire que des parents pas très malin, guidé par des "spécialistes", faisaient ingurgiter des tonnes d'informations plus ou moins inutiles à leur gamin, par exemple en leur montrant des tableaux en ennonçant le nom du peintre, etc... comme on dresse un chien savant...
Car c'est bien dans cette veine qu'on apprend alors : on ne comprend pas. Voilà pourquoi on ne peut éduquer un enfant en le considérant comme un individu sensé, résonné... D'ailleurs, c'est là un des problèmes parentaux (enfin, de certains parents, parfois la question ne se pose pas...) : à partir de quand l'enfant a-t-il assez accès à la raison ?
Mais revenons avant les trois ans... c'est là que tout va se jouer...
Bon, coment éduquer, puisque l'enfant n'est pas rationel :
- d'abord et avant tout, l'exemple.
- ensuite, le baton et la carotte.
Mais la véritable question que je me posais, c'est vers quoi éduquer ? Pas le moyen, mais le but...
En effet, faut-il vouloir, considérant sa vie comme une réussite, ses opinions comme valable, se créer un clone ? (qui sans doute nous décevra à l'adolescence, période où généralement il apprend à s'opposer aux vues parentales).
Ou même vers un modèle autre, une idée qu'on se ferait de la perfection ?
Mais là, ne tombe-t-on pas dans l'embrigadement ?
La seule manière de permettre à l'enfant d'échapper aux influences, c'est bien de l'influencer dans ce sens... si vous me suivez...
En fait il faut l'obliger à être libre.
Et pour cela, quelle voie ?
La curiosité, par les livres, par l'école, vers le monde et vers les autres.
Je dis ça parce qu'en ce moment, on se plaint que les jeunes ne lisent plus et n'aiment plus l'école... or ce sont deux choses, il me semble, très bénéfiques !
Bien sûr, il ne faut pas tomber dans une sorte de rigueur bourgeoise, genre le gamin qui appelle son géniteur "père" en faisant la révérence
, et en fait c'est pour cela qu'il faut agir au plus tôt (dès la naissance, d'ailleurs, il est toujours trop tard...) : si dès le départ l'enfant aime lire, on aura jamais besoin de l'y obliger...
Il faut donc se donner ainsi des objectifs, et penser toutes ses actions dans ce but, et ne pas se dire quelque chose comme "il est jeune, on a le temps"...
Alors, embrigadement ?
Bien sûr, ça ne veux pas dire être un éducateur froid et mécanique, ne serait-ce que d'un point de vue extérieur l'amour parental est un élément éssentiel à la construction de soi...
et puis on va pas se forcer à ne pas aimer ses gosses.