Ce qui semble manquer, en politique, actuellement, c'est une utopie.
Une utopie, c'est pas imaginer que du jour au lendemain tout va aller mieux.
Une utopie, c'est la lumière au loin qui guide l'errant dans l'obscurité (snif
...
).
Pour être plus clair, c'est un modèle de société idéale qui donnerait l'orientation à suivre... même si on ne pourra jamais complètement l'atteindre.
Le libéralisme n'est pas une utopie : c'est une "nécéssité", parce que si on ne le fait pas, tout le monde le fait et donc on va être à la traîne, va y avoir le chômage, la pauvreté, etc... c'est traiter les problèmes comme ils arrivent, sans penser à l'impact à long terme (que ce soit social ou envirronnemental... précarité et pollution, même combat).
Ca en rajoute au flou... on ne comprend pas pourquoi la gauche et la droite (et les verts...) disent la même chose... parce que la sainte croissance, c'est une croyance transversale, une croyance de l'immédiat, elle n'est pas dans une utopie à long terme !
Même dans le développement durable, c'est pas une utopie, un but, c'est une manière d'avancer...
Oui, c'est ça le problème avec la croissance : elle ne cherche pas à atteindre un but, elle part de ce qu'on a et avance empiriquement... mais c'est du rajout inutile, du développement sauvage... On s'étale de tout côté, on déborde mais on ne décolle pas !
Produire et consommer plus, oui, et alors ?
D'ailleurs ce manque d'utopie ne se fait pas sentir qu'au niveau politique... mais aussi individuel, moral... on règle ses problèmes comme ils arrivent, et entre deux on essaye de profiter boulimiquement de plaisirs matériels (consomation powa)... on a pas de "projet de vie". Or c'est lui qui amène une morale. Une morale personelle, pas la Morale de nos aïeux.
Une morale qui fait de nous un type bien.
Certes, tout le monde n'aurait pas le même "projet de vie", et donc pas la même morale, et donc il y aurait toujours de lois pour gérer tout ça, mais enfin il y aurait déjà une sacrée avancée.
Lors d'un stage Bafa, j'ai fait une activité vachement intéressante : au moment du repas, on tirait nos places au hasard, et on nous disait "voilà, discutez de tout avec votre voisin de devant", et mine de rien l'invitation a pas mal marché. Sans parler de choses intimes, on abordait des sujets difficilement amenable dans une conversation avec des gens qu'on connaît somme toute fort peu. Très enrichissant, on peut vraiment embrasser une "tranche de vie", une personalité...
Bon, tout ça pour dire que je suis tombé sur quelqu'un qui m'a vraiment balancé ce manque d'utopie dans la figure... limite je croyais que les gens comme ça étaient des caricatures !
Elle n'avait pas de passion, ne faisait pas d'activité, pas de sport (ça se voyait), elle aimait regarder la télé (la télé-réalité avec une copine) et sortir au Mc Do avec des potes... je lui demande, naïf, ce qu'elle comptait faire dans la vie, son projet de vie, quoi (elle avait 24 ans quand même...), elle me dit "oh bah je suis bien comme ça, peut-être un peu plus d'argent, mais pas beaucoup plus..."
...
Une découverte pour moi...
Et j'ai pu affiner mon "analyse" au cours du stage : pas très ouverte, quand on critique (objectivement, pas méchamment) ce qu'elle fait elle le prend à coeur, se défend, limite se sent insultée... quand on lui dit ce qu'on a ressenti pendant les activités qu'elle organisait, elle essaye de nous exliquait qu'on avait tord (va expliquer à un gamin qu'il aurait pas du se faire chier
), et enfin, vu que c'est elle qui m'a ramené j'ai pu constater qu'elle conduisait beaucoup trop vite, très agressivement, elle a réussi à pester trois-quatre fois là où je n'ai rien vu, elle a fait un fuck à une petite dame qui roulait pas très vite, "c'est ces gens là qui sont dangereux, etc...".
Bref. Nous sommes en présence d'un affreux manque d'utopie. En voilà une qui ne voulait certes pas devenir une princesse. Rassurons-nous, cela ne lui arrivera jamais.
Dans mes réflexions sur l'efficacité, je disais qu'il faut optimiser en fonction d'un but... ce but c'est l'utopie...
Et l'utopie en politique actuelle c'est pas le bonheur des hommes, mais la croissance... qui est censé apporter le bien-être et avec le bien-être le bonheur... mais en attendant, on a peut-être intaurer la compétition, la peur de la précarité...
Au niveau individuel, on réussit à plus consommer, ce qui ferait du bien-être et peut-être du bonheur si le travail ne nous bouffait pas de temps pour gagner l'argent que l'on dépensera dans les loisirs qu'on a pas...