Je viens de lire
La main gauche de la nuit, d'Ursula le Guin (dont mon père avait trouvé le nom dans le Monde diplo, en temps qu'écrivain anarchiste féministe...).
C'est de la science fiction, mais littéraire (comprendre : pas seulement un récit sympathique et aventureux avec des héros hauts en couleur, comme la série du Traquemort que je suis en ce moment), et ma foi c'est pas mal du tout.
L'histoire se passe sur la planète que l'Ekumen (un organisme bienveillant qui fédère les mondes humains redécouvert) a baptisé Nivôse en raison de ses tempèratures plutôt fraîches (à 20°, c'est la canicule, à - 30 on met un cache-col). Les habitants, s'ils sont bien humains, ont une biologie sexuelle complètement inédite (peut-être une ancienne expérience...) : les trois quarts du temps ils sont asexués et n'ont absolument aucun désir libidinal, mais une fois parmois, pendant la phase de kemma, ils deviennent d'abord hermaphrodite puis, formant des couples, voient leurs sexes se différencier, homme ou femme. Il n'y a pas de préférence biologique ou d'habituation à un genre : on peut être enceint trois fois puis père deux fois, puis re-enceint...
La planète est divisée en plusieurs états. Ils ont la radio, la voiture (limitée à 40 !?), mais pas de fusée ni même d'avion (il n'y a pas d'oiseaux sur Nivôse). Ils n'ont jamais connu de vrai guerre.
L'Ekumen envoit donc un homme pour les intégrer. Un seul, parce qu'un homme de l'espace c'est une merveille, deux c'est une invasion. Bref, on suit les tribulations du bonhomme, ainsi que du conseiller du roi de Karhaïde (l'une des deux grandes nations, au fonctionnement assez féodal). Ca n'est pas facile parce que d'abord il faut quand même convaincre, faire comprendre que l'Ekumen c'est cool et y a pas d'ingérence, et en plus les nivôsien ont une sorte de sens de l'honneur assez tordu et difficilement compréhensible pour un tiers. Et puis il fait froid.
Et donc, propulsé au milieu d'intrigue de pouvoir complexe, l'envoyé va être manipulé, banni, sauvé, etc... ça tire pas dans tous les coins, mais on a pas que des discours sur l'intérêt du libre échange avec le reste dela galaxie, donc on ne s'ennuit pas.
Et maintenant, je retourne à mes bouquins pour la prépa : Cervantès, Don Quichotte. Le commentaire est affolant : L'auteur aurait découvert le secret de la Création qu'il n'en serait pas plus génial. M'enfin, je vais le lire quand même.