Applaudissements nourris... applaudissements longs... applaudissements en baisse d'intensité... applaudissements agonisants.... silence... débuts de plaintes indignées... et toujours pas de Pépère.
Lentements, tous les regards coulissent de concert et convergent vers un même point. Au milieu de la foule, affalé sur sa chaise...
"...Zzzzzzzzz...."
...Pépère ronfle.
Petit moment d'attente. Julianos se penche vers lui...
"- Heu...Pépère... réveilles-toi..."
Pas de réaction. Julianos remet dix balles et essaye encore, avec un peu plus de fermeté, le public s'impatientant à vue d'oeil (et qui sait, Emma en a peut-être déjà finit avec le micro, mieux valait se dépêcher...)...
"- Ho, debout, garçon, t'as le Grimoire d'or du plus débatteur !"
Début de réaction. Pépère marmone quelque chose comme "Non, pas les sandales !", puis se tourne sur sa chaise, dos à Julianos. ce dernier ne s'avoue pas vaincu...
"- Pépère, les verts sont arrivé au pouvo... - Heinquoiqu'est-ce-qu'yaj'airatéquelquechose ?"
Victoire
"- Tu as été élu pour les débats
- Hein, quoi ? Ha, les débats ! Bravo !"
Et il se met à applaudir tout seul, sous le regard interloqué/amusé/injecté de sang (rayer la mention inutile) des spectateurs. Cela dure un moment. Un bon moment. Le claquement des mains de Pépère résonne dans un vide ouaté.
Quelques minutes plus tard, certains ayant rebroussé les manche d'un air menaçant où sorti l'arsenal des poches, Pépère, tout en continuant de regarder l'estrade déserte (avec un Seb au milieu comme Robinson sur son île) se penche de côté vers Julianos, qui le regarde inquiété...
"- Au fait, dis-moi... qui a été élu ?"
Hausse de tension dans le public. Des kilos de moutarde s'envole vers la paroi nasale du bon peuple. Julianos essaye de rester calme.
"- C'est toi, Pépère...
- Twoua ? Il est nouv..."
éclair de lucidité. Sans le savoir, Pépère vient de se sauver la vie.
"- Ha, moi ! Ben fallait le dire plus tôt !"
Julianos essaye de rester calme. Julianos reste calme. Julianos est calme. Julianos, calmes-toi !
"- Donc là, il faut que je monte ?"
Ton candide. Julianos n'est plus calme.
"- OUI !
- Oh, ça va, c'est pas la peine de s'énerver..."
Pépère se lève nonchalemment, dérobant ainsi son cou à des dizaines de mains crispées prètes à le tordre. Lentement, il monte vers les escaliers, s'arrête deux trois fois pour être sûr que c'est bien là. Il arrive finalement à côté d'un Sebalsvatur plus que remonté.
"- Heu... s'cuzez moi, c'est ici pour le...
- OUI ! Allez hop, discours, veut pas l'savoir, et qu'ça saute !
- Oh, l'autre, hé... c'est bon, j'y vais, on a l'temps..."
Se plante devant le nouveau micro qui vient d'être réinstaller par Chewbacca (c'est pas tout à fait en place, on entend Han Solo en-dessous : "Chico, y va falloir changer les conducteurs d'inversion de potentialité !")
Reste un instant sans rien dire devant le micro, comme s'il ne trouvait pas les mots... peut-être qu'il est un peu gêné... sans doute l'émotion... A un moment, il prend son élan, ouvre la bouche, se ravise, puis rerouvre la bouche, reste ainsi quelques secondes sans rien dire, puis la referme.
Enfin il se penche vers l'animateur, et essaye de demander discrètement (manque de bol, à se moment les rétros-fusés repartent et le micro fonctionne et ne s'en prive pas)
"- Heu... c'est quoi déjà mon Grimoire d'Or ?"
Seb' fulmine
"- Oui, bon, bon, j'y vais. Bon. Ben... voilà quoi... ben merci, quoi. Enfin, voilà quoi..."
Seb', qui aimerait bien continuer et qui n'a pas que ça à faire, veut pousser Pépère, manque de pot celui avance à ce moment vers le micro pour faire un vrai discour, le sympathique (mais suisse) animateur se prend les pieds dans le cables des stabilisateurs d'hyprapropulsions et s'étale de tout son long. La scène sera coupé au montage.
"- Et bien je suis extrèmement touché, c'est vrai que je me suis bien emballé dans des débats passionant, et j'espère que personne ne trouve ces discusions ridicules, même si les sujets peuvent en sembler "bateau" ou tout simplement très généraux, parce que quand on y pense, ce sont toujours les mêmes choses qui reviennent au bout du compte. Merci."
Un cri unanime (comme le vote, encore merci) secoue soudain l'assemblé, qui s'écrie, comme un seul poumon : C'EST PAS TROP TÔT !