Enjeu de vengeanceCe soir c’est le grand soir
J’enfile ma cagoule
Un haut sombre qui moule
Faut pas qu’on puisse me voir
Toutes façons c’est nuit noire
Dans la cape, roulée en boule,
La corde que j’enroule
Et pléthore d’accessoire
Il a fallu que j’les déniche
En fouillant dans toute la maison
Couteau suisse et pied de biche
Y a même un tire-bouchon
J’ai l’impression désagréable
D’être un commando fasciste
Ou un fanatique détestable
A penchant terroriste
Si je m’habille comme un tueur
C’est pas pour le plaisir
J’arrive pas à en rire
Voleur, voilà ton heure
J’arrive et je me gare
C’est calme et silencieux
J’attends encore un peu
Et puis j’éteins mes phares
Je sors sous le regard
Désapprobateur de Dieu
Rien que lui en ce lieu
Il est déjà si tard
J’avais étudié la serrure
Mais d’toutes façons chuis pas un pro
J’défonce la porte à coup de marteau
Et m’introduit dans l’ouverture
J’ai l’impression désagréable
D’être un barbare stupide
Un violent doublé d’un minable
Ca m’fait bizarre au bide
Si je me fais de telles frayeurs
C’est pas pour le plaisir
Je stress à en mourir
Voleur, voilà ton heure
Je sais, se venger, c’est pas bien
De toutes façons ça sert à rien
Il me rendra pas son butin
Ce fils de catin
Je suis aussi rationnel que vous
Mais ça peut pas toujours tout
Moi aussi j’y croyais très fort
Mais ce coup-ci il faut un mort
Si c’est pas lui, c’est de désir,
De colère ou de dépression
De chais-pas-quoi que j’vais mourir
Il faut qu’j’évacue la tension
On voit rien dans les couloirs
Heureusement j’ai le plan de la base
J’en arrive à la deuxième phase
Jusqu’ici pas d’histoire
Je suis en approche du réfectoire
Je me sens un peu kamikaze
A moitié fort, à moitié naze
Et là près de l’armoire…
Je me revois glissant l’argent
Dans la fente prévue à cet effet
Et mon gâteau coincé dedans
Les gens qui m’empêchent de le tabasser
Je suis enfin devant le coupable
De mes dernières nuits d’insomnie
Je sors la batte de mon cartable
Et j’tapote sa carrosserie
Défoncer le distributeur
Sur le coup ça m’a fait plaisir
Après il a fallu courir
Voleur, voilà ton heure