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[Archive] Réforme du recrutement des enseignants https://forum.ulfer.fr/viewtopic.php?f=10&t=1038 |
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Auteur: | Ulfer [ Sam Jan 15, 2011 5:05 pm ] |
Sujet du message: | [Archive] Réforme du recrutement des enseignants |
Ceci est la retranscription d'un sujet extrait du forum d'archive, posté ici afin de permettre la poursuite des discussions, si quelqu'un le souhaite. Par Amaroq, le Merc 4 Juin 2008 15:59 Je voudrais réagir sur un sujet qui me touche pleinement puisque je suis actuellement un cursus de préparation aux concours de l'enseignement Nicolas Sarkozy veut modifier le recrutement des enseignants dès 2010 J'ai par ailleurs appris par un ami qui passe actuellement son CAPES (il en est aux oraux) que cette réforme signifierait qu'on intégrerait un établissement scolaire (une fois le diplome en poche) selon son académie, ses résultats, sur un entretien. Si je ne m'abuse, le système actuel (et qui est condamné à disparaitre) nous assurait d'avoir un poste, ce qui n'était pas plus mal. Je ne sais trop que penser. La disparition du CAPES me navre, non pas parce que je suis une bête à concours, mais parce que dans mon cas personnel, mon avenir est plus que jamais incertain : d'une part parce que les postes sont non renouvellés et d'autre part parce que cela signifie qu'il faudra "se vendre" pour avoir une chance de se retrouver en face d'une classe de x élèves (et ce qui est affolant également, c'est que les gens trouvent normal qu'on se retrouve à 40 dans une classe...). Mais cela signifie également moins d'égalité des chances, d'une part au niveau financier (parce que tout le monde ne peut pas se payer le luxe d'aller jusqu'au Master sans bourse, surtout en étant issu d'une classe moyenne) et d'autre part au niveau de l'accession au poste. Vous me direz, dans le travail en entreprise c'est pareil, on a des entretiens d'embauche etc, mais il n'empêche que la nouvelle a détruit le moral de nombreux futurs capésiens. Je ne parlerai pas de la disparition probable de l'IUFM, je n'avais pas du tout comme projet d'en intégrer un donc je ne me suis pas du tout renseignée dessus. * Par Pépère le 4 Juin 2008 19:26 Well. Cette histoire me concerne aussi sans doute à titre personnel... Ce que je trouve bizarre en reculant capes et agrégation de deux ans (Master 2 plutôt que Licence 3) et en supprimant les deux années d'IUFM, c'est que la dimension pédagogique éventuelle me semble supprimée ; un master n'est pas censé préparer spécialement des enseignants. Savoir si cela fera moins de postes, ben... ce n'est pas la manière dont on est recruté qui va changer le nombre de postes, à priori. L'entretien, boarf effectivement ça peut amener à "se vendre" (tain quand je vois les prépas HEC -ie commerce- qui s'entraîne à raconter n'importe quoi...), m'enfin pas nécessairement, et puis faut bien reconnaître un certain rôle régulateur (en même temps c'est un peu fait pour ça). Quoique effectivement, même sans qu'on s'aliène à raconter hypocritement n'importe quoi -au détriment des gens honnêtes- pour être pris, ceci entraîne les mécanismes habituelles qu'apprécient le libéralisme : les "bons" profs auront plus de chances de travailler dans les "bons" lycées, qui eux-mêmes auront plus de chance de "capter" les premiers, entraînant une stabilité dans des positions inégales, qui forcément ensuite, du fait d'une plus grande "souplesse de l'enseignement", va entraîner des inégalités dans l'enseignement (ceux qui peuvent choisir leur établissement ou pas). La fin de l'hégémonie de la fillière S, pourquoi pas. Il faut avouer que dans les faits les bons allaient en S (même sans vouloir s'orienter vers des études scientifiques). Résultat on en demande plus aux S (qui sont, à mon avis - sans que j'ai fait d'étude détaillée et rigoureuse-, bien mieux formé littérairement que les L ne sont formés scientifiquement par exemple), donc ils s'en sortent mieux après, la filière prend du gallon, donc plus de monde veut y aller, donc on sélectionne plus, donc on prend que les bons etc... bref, il y a je pense effectivement un déséquilibre qui ne me semble pas favorable à l'élévation du niveau générale, donc à la conscience collective humaine donc au bonheur de l'humanité ( :rflc: ). Est-ce qu'un parcours plus individualisé luttera contre cela ? Contre la sélectivité j'en doute, elle l'affinera même, le dispositif agira sans doute comme un tamis qui sert à récupérer le bon grain. C'est bien de donner les moyens de faire le mieux à ceux qui sont bien partis pour. C'est bien aussi de pas balancer les autres. Bon, c'est personnalisé pour eux aussi, n'empêche si je reprend : "cette liberté plus grande donnée au lycéen le préparerait mieux à l'enseignement supérieur", ceux qui ne se projettent pas pour les études supérieures peuvent aller se brosser. M'enfin je ne veux pas juger trop vite (je ne jugerai donc que trop tard...) Citation: Il a jugé indispensable de repenser l'équilibre entre cours magistraux et travail personnel. Si ça veut dire moins de cours, un peu comme on l'imagine dans d'autres pays, pour plus de travail personnel, je suis pas d'accord. A titre très personnel d'abord étant donné que je suis bien plus efficace avec des contraintes "institutionnalisée" (horaires stables, présence obligatoire) - et ça n'est pas une question d'être maternée pour finalement finir inapte à se démerder tout seul - et puis d'autres part parce que c'est une manière d'avantager encore ceux qui sont dans un environnement propice à l'étude par rapport aux autres, ce que je ne peux que déplorer. Citation: Il a dénoncé au passage la surcharge des emplois du temps, "où s'empilent les options" et qui "n'arrange pas la santé (des) finances publiques". Je répète ici encore mon amour pour les options "inutiles" qui d'une part ont fait ma jeunesse et d'autre part pourraient bien en faire d'autres, c'est-à-dire qu'elles ont un rôle à mon avis très important pour ce que j'ai déjà pompeusement appelé l'élévation de la conscience humaine. Quand à l'argument financier, on ne saurait remettre en cause une saine nécessité qui repose sur le fait ; n'empêche que l'éducation me semble loin d'être le domaine ad hoc (les militaires se plaignent rarement de leur budget), et notamment l'économie des options me semble faire plus de mal que de bien. Citation: Il a d'autre part confirmé la généralisation du bac professionnel en trois ans à partir de septembre 2009, afin de lui conférer "la même dignité" qu'à la voie générale. La même dignité ? Mouais... disons que ça retarde d'un an l'entrée dans la vie active de personne généralement peu porté vers les longues études. Pas persuadé que ça soit si génial que ça comme idée (plus assez de jeunes pour payer les vieux ?) Citation: L'évaluation n'est "pas pour stigmatiser tel ou tel", mais "un instrument très concret du pilotage", a précisé Nicolas Sarkozy. Ouais... il fait bien de nous rassurer parce que c'est le genre de truc dont on peut se méfier... l'évaluation, ses critères, sa nécessaire myopie sur des résultats chiffrés... mouais mouais voyons donc... Enfin (et cette fois ce n'est pas l'article que je cite) : Citation: mais il n'empêche que la nouvelle a détruit le moral de nombreux futurs capésiens Même si je m'oriente sans doute vers l'enseignement, j'essaye de juger d'éventuelles réformes sur leur impact général, pas sur celui sur mon intérêt direct. Peut-être que les capésiens étaient d'infâmes privilégiés qu'il s'agit de remettre à l'ordre ? Bref qu'ils soient désavantagés, en soi, dans le principe même, ne me dérange pas. Il faut quand même qu'il y ait des bonnes raisons à tout ça. Bref, je reconnais une fois encore mon ignorance et ma trop grande habitude à laisser faire par présomption d'innocence. (le 6 novembre 2008, Pépère ajoute) On commence à avoir quelques infos sur le changement de l'agreg, mais globalement l'inconnue reste le nombre de poste. |
Auteur: | Pépère [ Dim Jan 23, 2011 3:36 pm ] |
Sujet du message: | Re: [Archive] Réforme du recrutement des enseignants |
Ulfer a écrit: Par Pépère le 4 Juin 2008 19:26 Well. Cette histoire me concerne aussi sans doute à titre personnel... Trois ans après, je suis en train de préparer l'agrégation C'est la première année qu'un master 2 est nécessaire (et non un master1) pour l'obtenir. Mais ce master 2 n'est nécessaire qu'après les admissibilité, c'est-à-dire en avril. Ainsi les agrégatifs se voient décerner des master 2 éducations bidons, à simple visée administrative (en même temps, vu le boulot demandé pour un concours, ça n'est pas tout à fait du vol...). Donc, pour l'instant, pas de différence notable dans le cursus. Par contre les profs engagés l'année dernière n'avaient pas de stage et ont commencé directement en temps plein... |
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