Ceci est la retranscription d'un sujet extrait du forum d'archive, posté ici afin de permettre la poursuite des discussions, si quelqu'un le souhaite.Par Pépère, le Merc 30 Avril 2008 15:59Citation:
Un petit texte que je n'ai pas vraiment terminé, ça s'arrête abruptement, mais dîtes-moi déjà ce que vous en pensez (y a un résumé à la fin) :
Citation:
Qu’est-ce qui demande le présupposé le plus lourd ? Que le monde ait un sens, une finalité, une intention, ou qu’au contraire tout soit gratuit, aurait très bien pu ne pas être ? A la question « pourquoi ? », la réponse « pourquoi pas ? » est assez pertinente. Une réponse « parce que ! », qu’elle fasse appel à un dieu ou non, demande de construire tout un système cohérent ; car si la réalité a un but, qui lui a fixé ce but, à quoi sert ce but, à qui profite ce but, comment concrètement fait-elle pour s’en rapprocher ? Et en essayant de construire ce système cohérent nécessairement complexe, le tout dans une absence totale d’informations concrètes (sauf à considérer la foi comme information concrète), on augmente les risques de se tromper. D’abord de se tromper parce que ce qu’on imagine n’est pas conforme à la réalité, mais cela n’est pas bien grave puisque le problème n’est pas vérifiable. Mais, plus embêtant, de se tromper sur les conclusions à tirer dans nos actions. En effet, un système « parce que ! » ne va généralement pas rester dans sa question initiale métaphysique, mais déborder, pour être cohérent, dans la réalité physique. A force de rajouter des éléments pour expliquer les éléments qu’on vient eux-mêmes de rajouter pour expliquer pourquoi le monde a un but, on arrive à des éléments réels et on va en tirer des conclusions sur la réalité elle-même. Par exemple, si on suppose un dieu, un but qu’il fixe aux hommes, disons une certaine manière d’agir pour aller au paradis, on se retrouve avec un grand nombre de données à prendre en compte pour agir concrètement qui proviennent toutes d’un présupposé invérifiable. Mais même sans dieu, en supposant une rationalité dans le cours des choses, on va vouloir agir pour favoriser l’éveil de cette rationalité.
Si la réalité n’a pas de but, certes on ne comprend pas pourquoi elle est là, mais à vrai dire on serait bien en mal d’expliquer pourquoi elle ne devrait pas être là. D’ailleurs le suicide face à l’absurdité du monde n’a rien de rationnel comme on pourrait penser « si je ne sers à rien, la raison commande que je disparaisse », car l’absence n’est pas plus utile et la présence ne coûte rien. La peur de l’absurde, c’est juste un état d’esprit, des associations mentales qu’on peut avoir ou non.
Cette réponse « pourquoi pas ? » n’a pas besoin d’un système pour lui donner sa cohérence, elle règle la question. Certes, en toute rigueur elle n’a aucune raison d’être plus probable qu’une autre – en tout cas ce jugement nous est absolument hors d’atteinte -, mais comme elle ne tire aucune conclusion sur la réalité, qu’elle n’a aucun ancrage concret a priori, elle ne multiplie pas les occasions de se tromper. Evidemment, il suffit que la simple idée de base soit fausse pour que tout s’écroule, et ce n’est pas parce qu’on se trompe tout d’un coup en une seule fois qu’au final on se trompe moins. Il n’empêche qu’ainsi, requérant peu de présupposés et tirant peu de conséquences, l’absurdité du monde paraît une hypothèse très agréable et vraisemblable.
Pour autant elle n’est pas confortable pour la suite de la réflexion, puisque l’absurdité, une fois posée (plutôt qu’admise), ne donne pas de point de départ. Comment savoir quelle action sera appropriée quand on sait déjà que faire n’importe quoi ou son contraire, ça ne change rien, c’est tout aussi gratuit et dénué de sens ? La métaphysique ne nous servira plus. Il faut redescendre au niveau de l’esprit humain.
En effet, je le sens bien, moi, que j’ai un intérêt personnel. Mon esprit conscient n’est pas perdu dans cette liberté absolue. Tout est flou, certes, et j’aurais bien du mal à définir mon bonheur – selon mes sensations, ma chimie cérébrale, mes images mentales, le moi qui s’est construit culturellement avant cette réflexion -, mais enfin mon intérêt me semble évident. Si j’interrogeais cette évidence, je serais incapable de la défendre proprement. Au pire je retomberais dans la métaphysique, et je me rendrais compte qu’en fait tiens, non, je n’ai pas d’intérêt. Le flou, l’indéfini, l’à peu près, voilà une composante importante de la cognition humaine. Et bien soit, c’est de ce flou que nous allons partir. Si mes actes n’ont pas de valeurs en eux-mêmes, je vais leur donner les valeurs approximatives qui me semblent évidentes, qui me semblent dans mon intérêt directe que je conçois à peu près. L’intérêt direct, ou le bonheur, ne demande pas de réflexion pour le cerner. C’est une des évidences non d’un raisonnement logique mais d’une vision humaine. Pour un peu ce serait un fait, défini par un état d’esprit, une configuration physique des pensées.
Pour illustrer ceci, dans la liberté absolue de ce monde absurde, je peux très bien prendre un marteau et l’abattre de toutes mes forces sur mon gros orteil. Aucun principe ne m’en empêche ou même ne me le déconseille. Mais, contre toute attente, à peine ai-je tenté l’expérience qu’une douleur aiguë me traverse le crâne, en évacuant momentanément toute réflexion métaphysique sur mon absolue liberté et m’empêchant, d’une interdiction toute relative, de recommencer. Voilà comment on peut visualiser l’intérêt personnel direct, le point de départ de notre réflexion en ce qu’il est le but que nous allons nous fixer. Ainsi, dans l’infinité de possibilité d’actions qui s’offre à moi, aucune ne valant par principe mieux qu’une autre, je choisis, tant qu’à faire, celle qui est dans mon intérêt.
Pourquoi cela est très, très loin de justifier ce qu’on pourrait appeler l’égoïsme ? Parce que le plus dur reste à faire : juger, de manière plus réfléchie cette fois, ce qui va le plus dans notre intérêt.
Mais avant, pourquoi partir de l’intérêt personnel, et non de l’intérêt collectif ? Peut-être parce que l’intérêt collectif n’existe pas. L’intérêt personnel est une réalité sentie et ressentie. Mais la collectivité n’est pas une grande entité consciente, un grand bonhomme qui aurait son intérêt personnel à lui. L’intérêt collectif est un élément artificiel qui intervient beaucoup plus tard dans la réflexion ; il représente le fait que les intérêts personnels sont en relations entre eux et que pour optimiser chacun de ses bonheurs individuels il faudra organiser ces relations.
Ceci dit, alors, on aurait pu prendre comme point de départ la somme des intérêts personnels ; c’est-à-dire que dans l’infinité de possibilité d’actions qui s’offre à moi, aucune ne valant par principe mieux qu’une autre, je choisis, tant qu’à faire, celle qui est dans le plus grand intérêt du plus de monde possible. Ce qui revient à dire dans l’intérêt collectif, mais on précise bien que c’est comme somme d’intérêts individuels et non en lui-même. Oui mais voilà mon intérêt à moi je le sens ; vaguement certes, mais pour mon esprit, pour ce qui va juger et choisir mes actions, c’est une réalité. Si je frappe d’un solide coup de marteau le gros orteil de mon voisin, je ne ressens plus la même douleur que précédemment. Je peux ressentir de l’empathie, ou d’autres sentiments plus ou moins liés à mon passé, à ma culture. Et cette empathie, ces sentiments sont liés à mon intérêt personnel. Pas à celui de mon voisin. Si je souffre de faire souffrir, alors oui je n’ai pas intérêt à faire souffrir. Mais l’intérêt des autres n’est pas une évidence pour moi.
De plus, les autres, c’est quoi ? Les autres humains ? Pourquoi ? Et surtout pourquoi pas, à ce moment-là, n’importe quel être sensible ? Ils ont leur intérêt aussi. Sans doute même plus pour beaucoup d’animaux que pour des humains privés de toutes fonctions cognitives.
La préférence à l’humain est un principe a priori, sans justification. Je me souviens d’avoir vu une démonstration mathématique de la nuisance de l’avortement qui partait entre autre de l’axiome « on ne peut pas tuer ce qui est humain ». Mais pourquoi pas ? On a pris une métaphysique, on s’y tient, et ceci n’y figure pas. Le piège, c’est de voir des conclusions hâtives dans l’absence d’un principe («on peut tuer ce qui est humain, donc on va tuer des humains, finalement tout le monde va tuer tout le monde »), conclusions qui dérange notre vision empirique du monde (« si tout le monde tue tout le monde, je sais bien que ça ne peut pas marcher » « abolir le caractère sacré de la vie, c’est bien une idée de nazi »). On va donc conclure, puisque la conclusion nous semble a priori mauvaise, que le point de départ est faux. D’où principe : « on ne tue pas ce qui est humain » (or on se trompe, refuser cette loi absolue n’entraîne absolument pas que « tout le monde tue tout le monde » et donc que « ça ne va pas marcher »). Et ainsi, en ajoutant des principes au fur et à mesure, pour combler des brèches qu’on croit voir dans la vision du monde, et bien c’est la cohérence initiale de cette vision qui s’écroule. Non, non, dans cette absolue liberté de mes actions, je ne vois pas a priori la plus petite justification à ces grands principes, et quand je me place à l’échelle de mon intérêt personnel, la seule manière pour que ces commandements s’y trouvent, c’est qu’ils soient rentrés par la culture, qu’on me les ai inoculés à partir d’idées plus ou moins préconçues, en tout cas très travaillées. Alors évidemment, si mon vécu fait que je suis intimement persuadé qu’il faut respecter un « tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain », j’ai tout intérêt à le faire, car la transgression de cet interdit me mettrait dans un état de culpabilité, de honte, de souffrance qui ferait plus que contrebalancer l’éventuel gain.
Ainsi, le point de départ sera bien l’intérêt personnel, et aucun principe sans justification n’interviendra.
Mais maintenant qu’on sait que le but de chaque individu se trouve dans cet intérêt personnel flou, il faut bien considérer la collectivité. En effet, pour agir au mieux, on cherche à optimiser notre intérêt. Pour optimiser notre intérêt, il faut réfléchir à long terme et à grande échelle. A long terme non pas dans le sens où un plaisir dans une semaine vaut mieux qu’un plaisir immédiat, mais dans le sens où, si j’agis pour que le plaisir d’aujourd’hui plus celui de demain plus celui de tous les jours de la semaine soit au maximum, je fais mieux pour mon intérêt que si j’optimise seulement ma journée. Le long terme prend le sens d’une somme d’instant, de la même manière que la grande échelle prend le sens d’une somme d’intérêts personnels.
Or, à ce niveau, les interactions entrent en jeu et tout devient complexe. Certes, l’intérêt de mon voisin n’intervient pas en temps que tel dans le mien. Mais les actions de mon voisin, qui, elle, dépendent de son intérêt, agissent sur ma réalité, donc mon intérêt. Par exemple s’il me frappe le gros orteil avec un marteau. Et il aurait intérêt : en se vengeant, il me fait comprendre que la prochaine fois que je le ferai souffrir, il me fera souffrir. Puisque de l’autre côté je retire peu de plaisir de mon propre sadisme, je ne le ferai plus souffrir. Il y gagne. Et symétriquement j’y gagne. Voilà un mécanisme de base d’intérêt collectif.
On a parlé de sommes d’intérêt, entre individus, entre plusieurs instants, comme si on pouvait allouer des points à chaque action, qu’il suffisait au final de faire ses comptes, et qu’un simple calcul nous donnait le résultat. C’est évidemment complètement faux, même quand on peut quantifier quelque chose comme une somme d’argent. Par exemple, est-ce qu’il vaut mieux que je gagne 30 euros, ou que mon voisin et moi gagnons tout deux 10 euros ? Ça dépend totalement du contexte ; est-ce que le voisin sait que je gagne 30 euros ? A quoi cet argent va-t-il servir ? A quel point en a-t-on respectivement besoin ? Quels sont nos états d’esprit respectifs ? Et, puisque finalement l’intérêt personnel reste flou (l’un peut ressentir plus de plaisir, être plus heureux que l’autre avec moins d’argent selon son vécu, son humeur du moment…), même en cherchant les derniers indices d’intérêt, en comptant les concentrations respectives de dopamine ou de quelque produit exotique dans nos cerveaux on ne peut pas trancher. Est-ce qu’il vaut mieux que ma configuration cérébrale soit celle-ci et celle de mon voisin celle-là, ou plutôt que la mienne soit cette autre-ci et celle de mon voisin cette autre-là ? De toutes façons notre esprit n’est pas capable de prendre en compte ces données qui donneraient certes un meilleur résultat mais resterait toujours relative et floue. Bref, on ne peut pas facilement et rigoureusement compter des points et comparer des intérêts. Pourtant reprenons l’exemple précédent : je ne peux pas accorder des points au plaisir que j’ai à frapper mon voisin, ni à la douleur que je ressens lorsqu’il me frappe, ni au plaisir qu’il a à me frapper et la douleur qu’il ressent quand je le frappe, mais je sens bien que le mieux c’est qu’on se laisse tranquille (sauf sado-masochisme poussé, ce qu’on ne suppose pas ici). J’ai donc bien moyen de juger d’un « mieux ». Flou, approximatif et jugé sur une vision du monde a priori, mais plutôt efficace dans le cas présent.
Prenons une société maintenant, en simplifiant par exemple le problème à un choix entre la compétition et l’altruisme. Non pas un choix binaire, l’un ou l’autre, mais le choix de la position d’un curseur, d’un équilibre entre les deux. Je n’ai, a priori, pas d’intérêt à aider les autres (c’est-à-dire à travailler dans leur intérêt). Par contre j’ai tout intérêt à ce que les autres m’aident ! Donc le mieux pour moi c’est que tout le monde m’aide sans que j’aide personne. Ce qui ne marche évidemment pas, car j’ai oublié de prendre en compte les intérêts des autres. Non pas, encore une fois, parce qu’ils font parti de mon intérêt, mais parce que les actions qu’ils vont induire chez eux auront des répercussions sur ma réalité. D’où la pertinence de raisonner à l’échelle collective.
Faut-il pour autant, dans cette réflexion, supposer l’égalité ? Que chacun donne autant, reçoit pareillement ? Que la maxime de chaque action individuelle doit pouvoir être prise comme maxime universelle, autrement dit qu’il ne faut pas faire au voisin ce qu’on ne voudrait pas qu’il fasse ?
A priori, non. Rien ne l’oblige, et c’est plutôt mal vérifié dans la réalité. Or nous voulons réfléchir pour agir au mieux dans la réalité, pas dans un idéal intellectuel quelconque. Imaginons que je sois bien plus fort que mon voisin et qu’il n’ait pas de marteau. Alors les actions que son intérêt personnel lui feront faire ne pourront pas inquiéter mon propre intérêt personnel (nous sommes dans un monde dépouillé et simple, un grand désert blanc avec moi, mon voisin et un marteau, rien d’autre. C’est un exemple on ne peut plus abstrait). Donc mon intérêt n’est pas dans l’égalité.
Cependant, l’inégalité et la compétition entraînent des tensions entre les intérêts personnels. Selon certains, ces tensions sont positives car elles créent de la motivation. Mon voisin va s’entraîner pour devenir plus fort que moi, il va chercher comment se fabriquer un marteau. Cette force et cet outil pourront lui être utiles pour d’autres choses. D’un autre côté, ces tensions ont leur aspect négatif : rien ne dit que cette force et ce marteau lui serviront à quelque chose d’autre, et le temps et les efforts que lui a pris sa tâche aurait pu être mieux utilisés. On a vu que mon gain quand je le frappe est relativement faible : nous voilà à gaspiller nos efforts pour rester le plus fort coûte que coûte, ce qui apporte à l’un de nous deux ce gain faible, alors qu’avec un accord on se serait occupé autrement et sans doute pour des gains supérieurs. Une tension est destructrice, elle demande des efforts supplémentaires et sans fin, car la position de dominant n’est jamais réglée. On ne peut à aucun moment s’arrêter pour goûter enfin notre intérêt personnel, car ce faisant on laisse l’autre nous dépasser.
Dans des systèmes très figés, féodalisme ou autre, des générations ont pu réussir à profiter des autres sans trop d’efforts. Et la domination affirmée de l’humain sur les autres êtres sensibles a de bonnes chances de se maintenir, en tout cas une révolution animale triomphante est peu vraisemblable. Entre les hommes, une domination qui se maintiendrait pour toujours est théoriquement envisageable mais, pour autant que nous permettent de juger nos visions du monde, très peu vraisemblable. Il y a toujours un moment où ça coince. D’ailleurs la domination économique actuelle est on ne peut plus instable et demande justement cette incessante compétition, cette surenchère destructrice.
Destructrice mais également créatrice. On parle de « saine émulsion ». Il faut alors juger avec le flou de notre cognition, puisque il est impossible de compter les points. Pour ma part le rôle positif des tensions me semble totalement négligeable devant ses effets négatifs, et ce à a peu près tous les niveaux de la vie en société. Ceci étant dit statistiquement : je ne dis pas qu’à chaque fois qu’il y a compétition, on y perd par rapport à la coopération, mais que c’est bien plus souvent le cas que le contraire.
En fait précisément la seule compétition bénéfique que je vois c’est celle du jeu, la compétition au second degré. Quand les enjeux, le contexte ne créent pas une peur viscérale de perdre, une haine de l’adversaire, alors oui les efforts fournis amènent un bilan positif.
Bien sûr, nous sommes dans un contexte de libéralisme, où justement tout repose sur la compétition comme moteur de toute chose, et ce qu’on vient de dire sans grande justification ne saurait convaincre grand monde. Sans grande justification en effet, car de toutes manières pour juger de la réalité (à savoir « est-ce que jusqu’ici la compétition a été plus bénéfique que son absence ? »), impossible de prendre en compte l’infinité de données, de faits, des détails insignifiants à tous les niveaux ; ainsi, même en étant cohérent, rigoureux, nuancé, ouvert, on conclura sur la vision du monde héritée de notre passé, qui est justement un élément de cognition flou qui nous permet d’avoir des réponses à peu près adaptées à des questions complexes. Il est quasiment impossible de convaincre quelqu’un qui ne part pas de la même vision de la réalité que vous, même s’il est ouvert et que votre argumentation est sans faille dans votre propre système de compréhension du monde.
Bref, pour la compétition libérale, disons qu’entre autre elle donne de mauvais but. De la même manière qu’avec l’exemple schématique précédent, à partir du but « aller dans mon intérêt général », mon voisin et moi nous étions fixé un but intermédiaire, qui devait aller dans le sens du premier : « devenir plus fort que l’autre ». Dans la vie personnelle ou économique, se concentrer sur des choses comme par exemple la richesse ou la croissance finissent par amener à une contre productivité, exactement comme mon voisin et moi nous sommes perdus dans une course absurde à la puissance et a priori bien moins intéressante pour nos deux intérêts que d’autres configurations.
De même, placer l’intérêt général comme but principal, alors qu’il n’est qu’un outil de réflexion, une approximation pour penser les interactions entre intérêts personnels amène à des erreurs quand il s’agit de passer à l’action. Par exemple, la stabilité d’un état, en sois, est dans l’intérêt de ses concitoyens ; mais il faut en voir le prix.
Résumé :
Le monde est absurde
-> L’intérêt personnel est sans doute le seul point de départ réel viable pour se donner un but, et donc distribuer des valeurs aux choses (en fonction de ce but)
-> L’intérêt des autres intervenant sur leurs actions, il s’agit de penser comment optimiser des rapports d’intérêts.
-> Finalement par expérience et subjectivement un altruisme total me semble la meilleure façon d’aller au mieux dans son propre intérêt
Quelques remarques :
-Le fait que nous ayons déjà une culture va influencer, et c’est normal, notre intérêt : si mon éducation m’a forgé un état d’esprit tel que certaines actions me semble mauvaises, ce n’est pas simplement une « mauvaise limite », quelque chose à dépasser, dont je devrais me débarrasser ; cela fait partie de ma personnalité actuelle, et doit donc être pris en compte lorsque je cherche ce qui est dans mon intérêt. Il n’y a pas de « vrai » moi qu’il faudrait à tout prix que je sois.
-La vie n'est pas sacrée